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Discours de SE Amb. Dieudonné Sebashongore prononcé à l'Athénée Léonie de Waha à Liège lors des commémorations des victimes du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 (23/04/2022) 

  • Monsieur Rudi CREETEN, Directeur de l’Athénee Léonie de WAHA

  • Mme Christel DJIAN, vice-présidente de l’ASBL « Les Territoires de la Mémoire » ;

  • Madame Anne-Marie IKIRIZABORO, Présidente de l’Union des Rescapés du Génocide des Tutsi (URGT) ;

  • Monsieur Bruce CLARKE;

  • Madame Marie NIYONTEZE, autrice du livre “Retour à Muganza”

  • Chers rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi, chers compatriotes ;

  • Très Cher(e)s enfants de l’URGT

  • Très Cher(e)s élèves et enseignants,

 

Malgré la triste circonstance que constitue cette période de commémoration, je suis particulièrement heureux d’être parmi vous cet après-midi. Je suis impressionné par le projet que vous avez porté et que vous nous présentez, aujourd’hui, dans votre école.

Ce projet montre l’impact que les mondes de l’éducation et de la culture peuvent avoir lorsqu’ils apportent leur contribution au travail de mémoire. C’est une démonstration concrète de la phrase que nous sommes amenés à répéter lors de chaque commémoration : « Plus jamais ça ».

En effet, la phrase “Plus jamais ça” n’a pas de sens en elle-même. Pour faire de cette phrase UNE REALITE, il est indispensable de mettre les mots en action. A mes yeux, et peut être par déformation professionnelle (je suis un ancien professeur), je pense que sensibiliser les élèves à ce type de problématique est essentiel pour s’assurer que de nouvelles générations puissent grandir avec des repères historiques clairs. Le manque de précision, les définitions vagues n’ont pas leur place dans le milieu éducatif.

 

C’est pourquoi, je voudrais répéter que :

  • Un génocide doit être appelé par un terme précis. Il s’agit d’un terme défini très précisément en 1948.  

  • Un génocide cible des personnes pour ce qu’elles sont, et non ce qu’elles ont fait.

  • Tout génocide inclut une intention d’extermination systématique

  • Enfin, lorsqu’un génocide a lieu, les survivants en sont éternellement affectés.

Mesdemoiselles et messieurs,

Très chères élèves de 3e, 4e et 5e années,

Je suis conscient du travail que vous avez effectué sur le génocide qui a frappé le pays que je représente et qui a ciblé une des composantes de sa population à savoir les Tutsi. Vous êtes désormais presque des experts. Je m’en réjouis parce nombres d’adultes qualifiés “experts” (politiques, chercheurs ou journalistes) font parfois preuve d’une compréhension très limitée du génocide contre les Tutsi. Je vois, dès lors, en chacun d’entre vous de l’espoir pour notre avenir. A travers ce travail de mémoire, j’ai l’espoir de relations apaisées entre nos deux peuples; et l’espoir, enfin, que vous comprendrez la souffrance de nos rescapés.

Aux noms du peuple rwandais et de notre gouvernement, je tenais à vous remercier.

 

Mesdames et messieurs,

Cher(e)s représentants d’organisations ou personnes qui ont entourés ces jeunes,

Mr le directeur, Les professeurs, Mr Bruce Clarke, Les territoires de la mémoire, l’URGT, Mr Séverin, Mr Kestelin, Mme Nys et Mme Nkusi,

Le travail pédagogique que vous avez fourni est une noble contribution à la mémoire des nôtres. Votre expertise, vos conseils et votre attention ont guidé la créativité et la curiosité de ces jeunes. Pour tout ça, je tenais également à vous remercier sincèrement.

Mesdames et messieurs,

 

Ce type d’initiative est le socle dont la mémoire du génocide des Tutsi a particulièrement besoin. Chaque Rwandais, et plus particulièrement chaque rescapé, est confronté à des questionnements de nos enfants et de nos proches. Face à ces derniers, nous avons parfois le réflexe d’éviter de revenir sur ces souvenirs douloureux, et pouvoir être envahis par des émotions bouleversantes.

Aujourd’hui, j’ai le sentiment que nous sommes moins seuls. Que l’immersion que vous effectué dans notre passé fait de vous de nouveau relais pour dire notre histoire et rappeler l’humanité de celles et ceux qui ont disparu.

 

Mesdames et messieurs, chers amis,

 

Mémoire - Unité - Renouveau est le thème de la 28ème commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994.

28 ans plus tard, le Rwanda n’oublie pas.

28 ans plus tard, le Rwanda est à nouveau uni.

Si nous devons transmettre la mémoire de cette page sombre de notre histoire aux futures générations, nous voulons aussi vous parler de la force qui a caractérisé le peuple rwandais depuis 1994. En effet, depuis 28 ans, notre pays, le Rwanda a mis en avant une politique axée sur l’unité et la réconciliation.  

Mesdames et messieurs, chers rescapés

 

Permettez-moi de saluer vos efforts pour sensibiliser vos compatriotes liégeois à cette cause.

Votre travail systématique et méticuleux a permis de mieux informer une institution du monde éducatif liégeois à ce crime odieux qui nous a frappé.

Souvent, nous avons, nous, représentants politiques, des discours qui dénoncent, interpellent, ou accusent ceux qui s’adonnent à différentes formes de négationnisme. Je crois qu’un projet comme celui-ci, ce travail de fond, cette exposition, est probablement une des meilleures réponses à leur endroit. C’est pourquoi je vous remercie.

 

Je vous remercie pour votre attention.

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